Le Beau Tiers Lieu

Le Beau Tiers Lieu est un tiers-lieu situé à Nantes (France), dans le quartier de Bottière Pin Sec.

Il se définit comme un tiers lieu solidaire et citoyen, de transition, d’accompagnement de projets, imaginés pour et avec les habitants du quartier.


Adresse : 10 rue de la Basinerie 44300 Nantes

En 2014, quand la collectivité engage un projet de renouvellement urbain à la Bottière, un collectif d’habitants, nommé le « Mouvement Grand’Place », se forme pour animer le quartier et faire entendre les envies des citoyen.ne.s pour leur territoire. Sur la base d’un diagnostic bénévole des besoins locaux , le collectif exprime publiquement l’idée d’une grande place entourée d’activités solidaires et conviviales pour pallier le manque d’équipements socio-culturels de proximité. L’idée du Beau Tiers Lieu est née !

En 2019, le Mouvement Grand’Place créé l’association à but non lucratif « le Beau Tiers Lieu » pour développer le projet, qui prend progressivement la forme de la réunion d’activités autour de l’alimentation, du réemploi, de l’accès à la culture et de l’emploi dans un même lieu.

La gouvernance de l’association se fait avec :

  1. Un groupe de 5 co-présidents.
  2. Une équipe de 2 salariés: Une coordinatrice et chargée de missions, et une animatrice « aller vers ».

L’association possède 2 lieux :

  1. Le Bô Café, qui mesure environ 50m² et qui est un café associatif proposant des activités portés par les membres de l’association.
  2. Le Labô, un espace pour tester des activités et des modes de coopérations en habitats, associations, institutions et entreprises.

Pour 2029, un projet d’immeuble a été décidé avec une superficie de 2000m2.

La Ville de Nantes est propriétaires de leurs espaces, l’association est locataire.

Il a fallu trois ans pour créer le café, qui s’est développé grâce à des financements privés de donateurs et des subventions publiques. Par la suite, il a obtenu le statut d’Espace de Vie Sociale (EVS), ouvrant ainsi l’accès à de nouveaux financements. L’ANRU a également soutenu le projet.

Une personne au sein de l’association est chargée de rechercher des financements pour un projet d’agrandissement. L’objectif est de créer un lieu plus vaste, probablement dans un bâtiment mis à disposition par la Ville de Nantes. Ce nouvel espace accueillerait trois salles de cinéma, un restaurant, un atelier, un espace bien-être, une ressourcerie et un abri solidaire, réunissant ainsi toutes les activités existantes en un seul endroit.

L’association propose deux types d’adhésion : 2 € par an pour les particuliers et 10 € par an pour les associations. Actuellement, 90 personnes sont adhérentes, mais le nombre exact varie en raison du fort renouvellement des membres.

L’association fonctionne de manière spontanée, avec des activités proposées et construites par les habitants, plutôt qu’un programme figé imposé de l’extérieur.

Par exemple, un habitant a suggéré d’organiser une journée jeux de société le mardi, jour plus calme. Si l’activité fonctionne, elle sera maintenue, sinon une autre proposition prendra le relais. De même, lorsqu’une habitante a voulu cuisiner un plat du Bénin, l’idée a été ajoutée à l’agenda. Si une personne ne dispose pas des autorisations nécessaires pour une activité alimentaire, un volontaire ou une association partenaire encadre l’événement.

Les différentes structures du quartier coordonnent leurs plannings afin d’éviter les chevauchements d’événements. L’association fonctionne avec neuf groupes, formés pour chaque événement. Une fois l’événement terminé, ces groupes sont dissous pour en créer de nouveaux, parfois plus larges.

De nombreuses actions se déroulent hors les murs, avec des distributions de café et de sirops dans le quartier, notamment grâce à des vélo cargo.

Pour communiquer, ils utilisent des flyers, des groupes WhatsApp et des affiches sur la vitrine.

Ce Tiers-Lieu est ouvert à tous et reflète la forte mixité du quartier, où cohabitent une importante population maghrébine et des logements dédiés aux migrants. Cette diversité peut générer des tensions, auxquelles le lieu répond par une éducation permanente à la bienveillance et à la communication, sans prendre parti.

Deux publics restent difficiles à mobiliser : les jeunes et les personnes sans domicile fixe. Pour ces dernières, le Tiers-Lieu mène des actions en partenariat avec La Cloche, notamment en distribuant des informations et des kits d’hygiène. Il propose également le café suspendu, permettant aux clients de payer une consommation supplémentaire pour quelqu’un dans le besoin. Bien que la question de l’abus ait été soulevée, ce système s’autogère naturellement par les habitants.

Par ailleurs, un travail de porte-à-porte mené avec des chômeurs de longue durée et les Tiers-Lieux a permis d’identifier des besoins prioritaires : aide alimentaire, manque de solutions de garde d’enfants et accès aux soins. En réponse, plusieurs chômeurs ont choisi d’intégrer une formation à la création d’entreprise.

Croire, avenir, communautés.

Tous les troisièmes samedis du mois, le Bô Café accueil l’association Le Repaire Bottière, pour animer des Cafés Réparation. Des bénévoles réparateurs sont présents pour aider les participants à réparer leur petit électroménager et objects du quotidien.

Cette pratique s’inscrit dans le principe « Ecosystème de collaboration et de rencontre » des « 10 grands principes d’un tiers-lieu«